Que personne ne dise : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
Miguel de Cervantès (Don Quichotte)
Les fontaines Wallace, ces fontaines vertes qui permettent de s’abreuver et que l’on croise régulièrement en se baladant dans les rues de Paris, sont non seulement belles et pratiques, mais également dotées d’une histoire remarquable.
Paris, assiégée entre septembre 1870 et janvier 1871 par les forces prussiennes, vient de vivre son plus rude hiver, suivi de sa période insurrectionnelle la plus violente, la Commune. Pendant plusieurs mois, les Parisiens ont été privés des besoins les plus rudimentaires. Ils ont eu froid – le thermomètre descendait autour de -20°, faim au point de manger les animaux du zoo, mais aussi soif car de nombreux aqueducs ont été détruits pendant la guerre et le prix de l’eau a flambé.
Les indigents ont été les premiers touchés par ces manques et le collectionneur anglais Richard Wallace, installé dans la capitale depuis plusieurs années, en a conscience. Cet éminent donateur se demande ce qu’il pourrait faire afin d’aider les plus démunis et trouve une idée pour le moins géniale : il va offrir à la Ville de Paris des fontaines qui permettront à tous les passants, les plus riches comme les plus pauvres, de se désaltérer.
Mais, pour le philanthrope, la mission de ces points d’eau est double : apporter de l’eau potable en libre-accès et embellir la ville. Les fontaines doivent donc s’ancrer harmonieusement dans l’architecture urbaine de Paris et être conçues comme de véritables œuvres d’art. Richard Wallace fait appel au sculpteur Charles-Auguste Lebourg, dont il connait les talents pour avoir recouru à ses services à plusieurs reprises.
https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/petite-histoire-des-fontaines-wallace