La Voie sarde et les grottes de Saint-Christophe

Mieux vaut la vieille voie que le nouveau sentier.

(Proverbe français)

La « voie sarde » a représenté pendant longtemps l’une des seules possibilités de traverser la chaîne de l’Épine, près de Saint-Christophe-la-Grotte (Savoie) en Chartreuse. Ce défilé encaissé dans la montagne, long d’un kilomètre, est à l’origine l’ancien lit d’une rivière formée par les eaux des torrents de la période glaciaire. Une illustration impressionnante de la puissance de la nature.

Sa situation géographique a incité les hommes à l’emprunter, puis à l’aménager. En effet, les Romains utilisaient déjà ce passage spectaculaire, situé sur un axe de communication majeur pour le commerce, entre Lyon et Turin. 
Après avoir été quelque peu délaissé au Moyen Âge, le défilé reprend du service au 17e siècle. Les ducs de Savoie décident de le transformer en route pour les diligences. Il réalisent alors de grands travaux. Un canal de dérivation est construit pour dévier les eaux en cas de fortes pluies et une rampe en pierres de taille est réalisée entre 1667 et 1670. À la sortie du défilé, cette rampe permet de rattraper le niveau de la plaine des Échelles.

Ce passage stratégique prend alors le nom de « route royale », ou « voie sarde ». Car les ducs de Savoie sont aussi les souverains du royaume de Piémont-Sardaigne. Un monument en l’honneur du duc de Savoie Charles-Emmanuel II, le promoteur des travaux, est érigé en 1674 à la base du défilé. Cette stèle de 12 mètres de haut témoigne de l’importance de cette voie et de sa fréquentation.
La voie sarde est abandonnée en 1820. Napoléon la jugeant trop difficile, ordonne le percement du tunnel des Échelles, pour traverser plus aisément la chaîne de l’Épine.

Aujourd’hui, c’est une belle balade en libre accès. À la croisée des patrimoines naturel et historique. Balade que l’on peut compléter par la visite guidée des grottes de Saint-Christophe (www.grottes-saint-christophe.com), à côté de la voie sarde.